Y have a dream!

Y have a dream

La sainte messe du calvaire vient juste de se terminer, et nos trois amis se hissent rapidement sur le belvédère au pied de la majestueuse grande croix veillant sur la colline. Jacinta, perdue dans ses pensées depuis le réveil, a promis de faire une révélation à la fin de la cérémonie et Francisco, n’y tenant plus, lui demande soudainement:

  • Alors, petite sœur, qu’as-tu de si important à nous révéler?

La fillette prend son temps, réajuste les plis de sa petite robe bleue tenant son public en haleine, puis, d’une voix angoissée, mets enfin un terme à cette longue attente.

  • Voilà, cette nuit, j’ai fait un rêve qui m’a bouleversé et qui me trouble encore!

Lucie, déçue, l’interrompt:

  • Ah bon, ce n’était que cela la grande révélation?
  • J’ai rêvé qu’une nouvelle pandémie avait de nouveau contaminé le monde entier, que j’étais moi-même atteinte, et qu’après une légère fièvre, je me levais déjà guérie. Maman m’attends au pied de l’escalier, mécontente de me voir déjà debout me reproche ce lever hâtif et en même temps j’entends dans mon esprit ses paroles de joie et de bonheur de me voir sur pied.

Francisco ne semble pas comprendre les paroles de sa sœur et l’interrompt:

  • Tu entendais les reproches et la joie de maman en même temps? quel drôle de rêve!
  • Exactement! et, encore plus fort, j’entendais un journaliste à la télévision qui donnait des nouvelles du monde et en même temps ressassait les difficultés financières qu’il avait pour élever sa fille handicapée…

Lucie, les sourcils froncés, sort de son silence en disant:

  • Si je comprends bien, cette nouvelle pandémie permettait aux gens de lire dans les pensées?
  • Exactement Lucia, et mon rêve continuait jusqu’au collège, mais là, je préfère ne pas vous dire tout ce que j’entendais dans l’esprit de mes camarades…Je me suis réveillée, toute transpirante mais contente de voir qu’il ne s’agissait que d’un rêve!

Francisco, le regard perdu dans le lointain, pense soudain à voix haute:

  • Pourtant cette pandémie, si elle survenait, aurait quelque chose de profitable pour les hommes! ce serait la fin du mensonge sur la terre…
  • Tu as raison Francisco, finis les fausses promesses politiques, les arnaques publicitaires et les escroqueries en tous genres!

Jacinta, prenant la main de sa cousine, lui répond tendrement:

  • C’est vrai Lucia, mais depuis ce matin, je pense aussi que le mensonge devenu impossible, il serait enfin possible à l’humanité de ressentir l’immense Amour de Dieu pour sa création et qu’un peu à la fois la vérité pourrait enfin triompher sur la terre!

Au pied de la colline, invisible de nos trois amis, une foule s'est rassemblée par dizaines de milliers, au point qu'on s'écrase, et on peut reconnaître Jésus qui se met à dire, en s'adressant d'abord à ses disciples: «Méfiez-vous bien à cause du levain des pharisiens, c'est-à-dire de leur hypocrisie. Tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Aussi tout ce que vous aurez dit dans l'ombre sera entendu au grand jour, ce que vous aurez dit à l'oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits.»